MAALOUF Amin — Français

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MAALOUF Amin

MAALOUF Amin

Écrivain et essayiste dont les écrits chantent le dialogue entre cultures, le plaisir de l'ouverture aux autres et l'importance de dépasser des "identités meurtrières".

Franco-libanais
1949 - 

Biographie

La guerre a poussé Amin Maalouf à fuir son Liban natal, avec sa jeune famille, en 1976, alors qu'il était directeur d'un hebdomadaire international. Il a alors été Grand reporter, puis Rédacteur en chef pour Jeune Afrique durant 10 ans, jusqu'à ce qu'il se consacre à plein temps à son premier roman, Léon l'africain, sortie 3 ans après son premier livre: Les croisades vues par les arabes.

Dans tous ses écrits, il n'a cessé d'éveiller ses lecteurs à la nécessité du dialogue entre personnes de cultures diverses, un dialogue et aussi une appréciation qui peuvent se tisser naturellement entre personnes ouvertes à dépasser les barrières et entraves culturelles. Une nécessité qui devient urgente, comme il le décrit dans son essai "Le dérèglement du monde" (2009).

"Dans tout ce que j’écris, j’ai le sentiment de mener un combat, mon combat, depuis toujours le même. Contre la discrimination, contre l’exclusion, contre l’obscurantisme, contre les identités étroites, contre la prétendue guerre des civilisations, et aussi contre les perversités du monde moderne, contre les manipulations génétiques hasardeuses... Patiemment, je m’efforce de bâtir des passerelles, je m’attaque aux mythes et aux habitudes de pensée qui alimentent la haine... C’est le projet de toute une vie, qui se poursuit de livre en livre, et se poursuivra tant que je pourrai écrire."

Amin Maalouf vibre avec une multiplicité d'origines, cultures et religions (arabe, française, Liban, Turquie, Égypte, Amériques, divers rites chrétiens, ...). Ses livres ont été traduits en 37 langues.

Il est élu à l'Académie Française en 2011.

 

Publications

  • Le naufrage des civilisations, Grasset, 2019
  • Un fauteuil sur la Seine : Quatre siècles d'histoire de France, Paris, Grasset, 2016
  • Les désorientés, Grasset, 2012
  • Le dérèglement du monde - Quand nos civilisations s’épuisent, 2009
  • Origines, 2004, Prix Méditerranée (sur ses multiples origines familiales)
  • Adriana Mater, 2004, livret d'opéra pour l'Opéra Bastille
  • L'amour de loin, 2001, livret d'opéra, création pour le Festival de Salzbourg
  • Le périple de Baldassare, Prix Jacques Audiberti-ville d'Antibes 2000
  • Les identités meurtrières, 1998
  • Les échelles du Levant, 1996
  • Le rocher de Tanios, 1993, Prix Goncourt
  • Le premier siècle après Béatrice, 1992
  • Les jardins de lumière, 1991 (roman-biographie sur Manu, philosophe du 3e siècle apr. JC)
  • Samarcande, 1988 (roman d'aventures autour d'Omar Khayyam, poète perse du 11e siècle)
  • Léon l'Africain, 1986, Prix de l'amitié franco-arabe
  • Les croisades vues par les Arabes, 1983

Au-delà de l'esprit étroit des hommes

Lorsque l’esprit des hommes te paraîtra étroit, dis-toi que la terre est vaste. N'hésite jamais à t’éloigner, au-delà de toutes les mers, au-delà de toutes les frontières, de toutes les patries, de toutes les croyances.

Faire la paix à temps

Le temps n'est pas notre allié, c'est notre juge, et nous sommes déjà en sursis.

Identités multiples

L’identité de chaque personne est constituée d’une foule d’éléments qui ne se limitent évidemment pas à ceux qui figurent sur les registres officiels. Il y a bien sûr, pour la grande majorité des gens, l’appartenance à une tradition religieuse, à une nationalité, à une famille plus ou moins élargie ; à une profession ; à une institution ; à un certain milieu social…

Inquiétudes pour les lumières, la liberté, l'entente entre cultures, la vie même.

Mon inquiétude est d'un autre ordre; c'est celle d'un adepte des lumières, qui les voit vaciller, faiblir et, en certains pays, sur le point de s'éteindre ;...

Le mythe de Jérusalem

Bien entendu, la cité elle-même existait déjà deux mille ans avant les Croisades. Mais Jérusalem en tant qu’enjeu symbolique d’une lutte entre chrétiens, musulmans et juifs, cela date des Croisades. Lutte qui résulte, soit dit en passant, d’un étrange et tragique détournement.

Le passage de la barbarie à la civilisation

L'idéal levantin, tel que les miens l'ont vécu, et tel que j'ai toujours voulu le vivre, exige de chacun qu'il assume l'ensemble de ses appartenances, et un peu celles des autres. Comme tout idéal, on y aspire sans jamais l'atteindre complètement.. mais l'aspiration elle-même est salutaire, elle indique la voie à suivre, la voie de la raison, la voie de l'avenir. J'irai même jusqu'à dire que c'est cette aspiration qui marque, pour une société humaine, le passage de la barbarie à la civilisation.

Lieux d'origine, lieu d'arrivée

Il m’arrive de dire que ma patrie est l’écriture, c’est vrai. Les autres patries ne sont que des lieux d’origine, l’écriture est le lieu d’arrivée.

Migrations successives

Je comprends aisément ceux qui quittent un jour leur pays et tous leurs proches, et qui changent même de nom, pour commencer une nouvelle vie dans un pays sans limites... Mes ancêtres n'ont-ils pas fait cela même? Mes ancêtres, mais aussi tous les ancêtres de tous les humains. Toutes les villes ont été fondées et peuplées par des gens venus d'ailleurs, tous les villages aussi, la terre ne s'est remplie que par migrations successives.

Ne pas sombrer ensemble jusqu'à l'absurde

D'une manière ou d'une autre, tous les peuples de la Terre sont dans la tourmente. Riches ou pauvres, arrogants ou soumis, occupants, occupés, ils sont - nous sommes - embarqués sur le même radeau fragile, en train de sombrer ensemble. Cependant, nous continuons à nous invectiver et à nous quereller sans nous soucier de la mer qui monte. Nous serions même capables d'applaudir la vague dévastatrice si, en montant vers nous, elle engloutissait nos ennemis abord.

Politiques religieuses

Séparer l’Église de l'Etat ne suffit plus, tout aussi important serait de séparer le religieux de l'identitaire.

Pour que l'identité ne mène pas à la guerre

On ne sait jamais où s’arrête la légitime affirmation de l’identité, et où commence l’empiètement sur les droits des autres ! Ne disais-je pas tantôt que le mot « identité » était un faux ami ? Il commence par refléter une aspiration légitime, et soudain, il devient un instrument de guerre.

Vers une nouvelle approche de la notion d’identité

L’évolution actuelle pourrait favoriser, à terme, l’émergence d’une nouvelle approche de la notion d’identité...