Delia Mamon - Biographie et motivation
Delia Mamon fonde Graines de Paix en 2005, convaincue de la nécessité d’une organisation qui cultive la paix à travers l’éducation. Par le biais d’une étude approfondie de ce qui n'existait pas encore, notamment pour les enfants, sa vision prend forme : promouvoir une approche positive et dynamique de la paix, se focaliser sur l'éducation des jeunes, les éveiller aux valeurs humaines et aux réflexes de paix comme moyens efficaces pour dépasser la violence, contribuer à l'entente interculturelle et générer un climat d’apprentissage stimulant.
Dès lors, elle s'investit dans la création et l’alimentation d'un site web proposant gratuitement des ressources pédagogiques, conçu pour les enseignants, les éducateurs, les élèves et le grand public. À partir de 2006, elle développe des modules de formation de prévention de la violence, axés sur les valeurs et les compétences humaines, telles que la capacité d’opérer des réflexes de paix, c’est-à-dire d’apaiser les personnes emplies de colère ou de violence. Les premières sessions de formations sont dispensées en Suisse, en France et au Moyen-Orient en 2007. À l’aide de jeunes bénévoles, elle commence à organiser des ateliers d’activités pour enfants dans des Maisons de quartier de la région de Genève.
En 2008, le Comité prend la décision déterminante de fournir des ressources d’éducation à la paix pour les écoles. Les efforts de l’association sont alors concentrés sur la production de manuels d’éducation à la paix pour élèves et enseignants, combinant l’apprentissage expérientiel de compétences de paix et les matières scolaires. Ce projet phare reçoit son premier support financier de la Confédération helvétique et pose les bases de la collection Grandir en paix à venir (2010-2017). En parallèle, Delia Mamon organise des rencontres multiculturelles visant à dépasser les incompréhensions entre cultures.
En 2012, en vertu d’un accord national signé avec le Ministère de l’Éducation nationale de Côte d’Ivoire, elle conçoit et produit un programme de formation en éducation à la culture de la paix (ECP) pour les écoles du pays, synthétisant les nombreux apports des responsables pédagogiques de l’organisation. Pour ce faire, elle développe une approche systémique, basée sur les 4 piliers de l’éducation définis par l’UNESCO, approche qui réunit les techniques d’apprentissage expérientiel, les méthodes d’enseignement spécifiques pour aborder la prévention de la violence et les postures éducatives positives pour renforcer l’estime de soi des apprenants.
Depuis lors, elle amène Graines de Paix à développer une forte convergence entre éducation à la culture de la paix et éducation de base, ce qui constitue un élément primordial de la réussite scolaire pour tous, y compris pour les plus fragiles ou précarisés. Plus généralement, elle porte la vision que cela représente le moyen le plus efficace de garantir une éducation de qualité, telle que définie et voulue par l’UNESCO, l’UNICEF et les Objectifs de développement durable de l’ONU n°4 (Éducation de qualité) et n°16 (La paix par la prévention institutionnelle de la violence). Grâce à cette orientation, Graines de Paix a pu signer des accords avec plusieurs Ministères de l’Éducation, notamment pour inclure l’éducation à la culture de la paix dans la formation initiale et continue des enseignants, ainsi que dans les curriculums. Ces efforts ont mené au Prix Smart Peace 2019 de la Fondation Leaders pour la Paix, fondée par Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier Ministre de France.
Précédemment, Delia Mamon avait fondé et présidé iNFOMEDIS, une fondation suisse pour la création d’un Explorapark sur les biosciences et la santé (Vevey, 1995-2002) avec l'aide du Canton de Vaud, des EPF et de la Faculté de médecine.
Avant son arrivée en Suisse, elle avait mené une carrière internationale dans le marketing stratégique pour les hautes technologies, après avoir été économiste à l'OCDE. Elle avait reçu plusieurs prix prestigieux en entreprise, dont le "Prix du Président" en 1984, plus haute distinction de Honeywell Inc. Plus d'infos...
L'éducation est en pleine transition : progressivement, de par le monde, les autorités s'intéressent à ne plus la limiter à l'instruction passive, mais à l'élargir à la participation active, ainsi qu'à la connaissance de soi, aux relations avec les autres et à la pensée réflexive.
L'éducation devra faire plus pour renverser le délitement actuel. Elle devra valoriser chaque élève, y compris ceux catalogués faibles, afin qu'ils se révèlent et donnent le meilleur d’eux-mêmes. Elle devra faire le saut de l'apprentissage des émotions, sachant que la peur est la plus dangereuse des émotions, celle qui, quand elle nous influence, provoque ou alors autorise la violence que l’on désirait empêcher. Elle devra inspirer."Parallèlement, le monde prend conscience de la nécessité de proposer une culture fondée sur des valeurs fédératrices entre cultures - des valeurs humaines, des valeurs menant à la culture de la paix. L’éducation devra être la solution, parce qu'il n'y a pas d'autre solution capable de relever les défis de la pluriculturalité à large échelle et durablement.