DUPUY René-Jean — Français

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DUPUY René-Jean

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Juriste en droit international, figure prépondérante des droits de l'homme et des droits de l'humanité, dont les écrits ont visé de faire de l’homme, de l’être humain, un sujet de droit international, limité jusqu'alors aux États.

Français
1918 -  1997

Biographie

Jean-René Dupuy a joué un rôle considérable auprès de l'UNESCO, notamment pour les notions d'humanité commune, de patrimoine commun de l’humanité et de patrimoine génétique.

A sa mort, Federico Mayor, Directeur général de l'UNESCO, a organisé un "Hommage à Jean-René Dupuy", dont les contributions ont été publiées par l'UNESCO en 1998 sous le titre: "René-Jean Dupuy, une œuvre au service de l'humanité".

Dans cet 'hommage, Hector Gros Espiell écrit:
« René-Jean Dupuy a toujours considéré que les droits de l‘homme étaient consubstantiels à l’être humain, que leur existence dérivait du seul fait d’être une personne humaine et que les normes juridiques - internes et internationales - n’étaient pas des sources constitutives de création ou d’attribution de ces droits, leur fonction se limitant bien plutôt à les proclamer, à les déclarer, à les énoncer, à les définir et à établir les systèmes juridiques de promotion et de protection de ces droits.

La source des droits de l’homme est le concept de dignité, notion de caractère universel, qui permet de donner à ces droits, dans tous les systèmes juridiques et dans toutes les cultures, un fondement commun et unificateur.

Les droits de l’homme, conceptualisés dans leur globalité, incluant tant les droits civils et politiques que les droits économiques, sociaux et culturels, sont indissociables, interdépendants et intimement liés.

Les droits de l’homme sont des attributs de tous les êtres humains, sans qu’aucune sorte de discrimination ou d’exclusion puisse être admise. L’universalité suppose l’absence de toute discrimination tant entre les droits qu’entre les hommes. Les droits de l’homme, sans préjudice de leur caractère individuel, sont un bien commun.

L’homme ne saurait être une personne humaine sans être titulaire de ces droits, mais en même temps l’humanité ne saurait se concevoir - et ne serait pas une véritable humanité - si elle n’était composée d’êtres libres, détenteurs réels de leurs droits.

C’est la raison pour laquelle Dupuy, avec sa vision créatrice et prospective, a affirmé que les droits de l’homme faisaient partie de la nouvelle idée, du concept élaboré de patrimoine commun de l’humanité. Ce point de vue, rénovateur et générateur de nouvelles et nécessaires approches juridiques et politiques, a fortement influencé la Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’homme de l’UNESCO, laquelle, en son article premier, après avoir proclamé que le génome humain sous-tend l’unité fondamentale de tous les membres de la famille humaine ainsi que la reconnaissance de leur dignité intrinsèque et de leur diversité, conclut : "Dans un sens symbolique, il est le patrimoine de l’humanité" ».

Né à Tunis, Docteur en droit, licencié en histoire et agrégé de droit public, il a été Professeur aux facultés de droit d’Alger, d’Aix-Marseille puis de Nice, puis professeur au Collège de France, chaire de droit international.

Il a fondé "l'Institut du droit de la paix et du développement" à Nice en 1968.
Il a été :
- Membre de la Commission européenne des Droits de Homme
- Président, puis Président d’honneur de l’Institut européen des hautes études internationales de Nice
- Secrétaire général de l’Académie de droit international de La Haye
- Président de l’Institut de droit international
- Membre de l’Académie des sciences morales et politiques
- Membre de l’Académie Europea de Londres.

Invité régulièrement à l'UNESCO, il y a fait notamment une conférence sur "La sécurité au XXIe siècle et la culture de la paix" le 22 février 1996 (voir citations).

Il a reçu le Grand Prix de la philosophie de l'Académie française en 1989, ainsi que de nombreux autres décorations en France et à l'étranger.

Publications

  • Dialectiques du droit international : souveraineté des États, communauté internationale et droits de l'humanité, 1999
  • L’humanité dans l’imaginaire des nations, Éd. Julliard, Paris, 1991
  • Le droit international, Éd. des Presses universitaires de France, 8e éd. 1990
  • La Clôture du système international : la cité terrestre, 1989
  • La Communauté internationale entre le mythe et l'histoire, 1986
  • L’Océan partagé, 1979
  • Le Fond des mers,1971
  • Le Nouveau Panaméricanisme, l'évolution du système inter-américain vers le fédéralisme, 1956
     

Cinq regards pour une culture de paix - de l'exclusion à l'ouverture

Il y a cinq regards dont l’étude me paraît être au cœur de la culture de la paix :

Exclusions, discriminations, génocides

Dès lors qu’on est membre de l’humanité, on ne peut tolérer d’exclusion car toute exclusion, toute discrimination, tout génocide est une amputation faite au corps de l’humanité.

La culture de la paix - se sentir en l'humanité

La culture de la paix nous fait un devoir de prendre conscience de notre identité et de notre parenté comme membres de l’humanité. Il faudra que nous prenions de plus en plus l’habitude de nous sentir en l'humanité, comme elle est en nous. Et c’est parce qu’elle sera de plus en plus en nous, que nous serons de plus en plus en elle.

La paix est en amont du droit à la paix

Ce n’est pas le droit international qui, à lui seul, peut faire la paix : comme les oracles de l’ancienne Grèce, nous ne pouvons nous regarder sans rire lorsque nous parlons des chances du droit international pour sauver la paix.

Pourquoi l'égalité si nous sommes différents?

Si la morale, la philosophie et le droit consacrent le principe de l’égalité, c’est précisément parce que nous sommes différents, mais d’une même dignité.